Les OVNI du CNES

David Rossoni, Éric Maillot, Éric Déguillaume

Éditions book-e-book

 

Ceci est la version préliminaire d’un ouvrage de David Rossoni, Éric Maillot et Éric Déguillaume, mise en ligne sur le site de l’Observatoire Zététique 30 ans jour pour jour après la création du service « OVNI » au sein du CNES. Une version papier révisée, mise à jour et enrichie d’une préface et d’une postface signées respectivement par l’astrophysicien Jean-Pierre Swings et le physicien Jean Bricmont est depuis décembre 2007 disponible chez book-e-book.com.

Tout juste soixante ans après l’acte de naissance « officiel » du phénomène OVNI, la France demeure l’un des rares pays à maintenir un service officiel d’étude des « PAN » (Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés, selon la terminologie en vigueur au sein de cette structure).

Ce service, dépendant du Centre National d’Études Spatiales (CNES), a été créé en 1977 sous le nom de Groupe d’Étude des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés (GEPAN), avant de devenir le Service d’Expertise des Phénomènes de Rentrées Atmosphériques (SEPRA) en 1988, puis le Groupe d’Études et d’Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés (GEIPAN) en 2005.

Au contraire de ses équivalents étrangers, qui avaient estimé in fine que le phénomène n’avait rien de potentiellement dangereux ni de réellement insolite en regard des données connues, le GEPAN et ses successeurs semble avoir obtenu des résultats plus troublants. Ses directeurs successifs attestent a minima de l’existence d’objets inconnus ayant laissé des traces physiques de leur passage. Claude Poher, fondateur et premier responsable du GEPAN, et Jean-Jacques Velasco, directeur du GEPAN puis du SEPRA de 1983 à 2004, ne se bornent d’ailleurs pas à ce constat : dans leurs publications et prestations médiatiques, ils soutiennent clairement l’origine extraterrestre des objets en question. Ils s’expriment certes à titre personnel, mais en se basant directement sur les travaux des services qu’ils ont dirigés, entretenant ainsi une ambiguïté certaine.

Leur opinion est désormais défendue de manière moins ouverte par Jacques Patenet et Yves Sillard – respectivement à la tête du GEIPAN et de son comité de pilotage – dans un ouvrage collectif paru en avril 2007 (Yves Sillard et alii, Phénomènes aérospatiaux non identifiés, un défi à la science, Paris, le Cherche-Midi). On peut y lire que la conviction des auteurs « repose pour une part importante sur les témoignages recueillis en France avec le maximum de rigueur ». Une fois le tri fait parmi ceux-ci, subsisterait un nombre conséquent de cas demeurant rebelles à toute explication, même après enquête approfondie. Ainsi, la thèse de visiteurs extraterrestres serait « la seule […] qui, au stade actuel, apporte une perspective éventuelle d’explication de phénomènes, dont l’existence est par ailleurs indiscutable ».

Devant une telle affirmation, et en application du fameux principe zététique selon lequel « une affirmation extraordinaire requiert une preuve plus qu’ordinaire », il nous est apparu nécessaire d’examiner en détail ce qui, dans le travail fourni par le CNES au sujet des OVNI ces trente dernières années, permettrait de privilégier la thèse extraterrestre au détriment d’autres modèles explicatifs moins « exotiques ». Les témoignages avancés à l’appui de cette opinion ont-ils bien été validés selon le processus scientifique le plus rigoureux possible ? Toutes les explications connues ont-elles bien été envisagées, puis réfutées par l’examen des faits ? En résumé, la conviction des ufologues du CNES repose-t-elle sur des preuves solides ?

Le présent ouvrage tente d’apporter une réponse à cette question, en dressant un panorama de trois décennies de recherche ufologique officielle en France. Ce travail n’a pas la prétention d’être une analyse exhaustive de l’ensemble des observations rapportées. A contrario, il est ciblé sur les cas présentés comme les plus significatifs et les plus probants qui ont pu être analysés, une problématique détaillée dans l’introduction.

Afin d’en mieux saisir toutes les implications, il convient d’abord de revenir sur l’environnement historique dans lequel ces analyses ont été menées. Un retour sur le contexte ayant présidé à la naissance du service (Chapitre 1 – La période d’incubation, 1954-1977), est donc nécessaire avant d’aborder l’histoire proprement dite du GEPAN (Chapitre 2 – Le GEPAN (1977-1988) : l’exception française), du SEPRA (Chapitre 3 – Le SEPRA (1988-2004) : l’existence marginale), puis du GEIPAN (Chapitre 4 – Le GEIPAN (2005-?) : souvenirs de l’avenir).

Après une brève évocation des statistiques « à géométrie variable » qui en ont été tirées (Chapitre 5 – Statistiques en folie), une analyse succincte des différentes affaires sur lesquelles se sont penchés le GEPAN (Chapitre 6 – Les cas investigués par le GEPAN), puis le SEPRA (Chapitre 7 – Les cas investigués par le SEPRA), montre pour sa part que la rigueur méthodologique dont se sont systématiquement réclamés ces services n’a que trop rarement été appliquée. Le même constat est valable pour la prévision et le suivi des rentrées atmosphériques, en théorie fonction première du SEPRA entre 1988 et 2000 (Chapitre 8 – Le SEPRA et les rentrées atmosphériques : inventaire après fermeture).

Les principaux « cas remarquables », présentés pourtant comme les plus insolites et les plus « inexplicables », n’échappent pas à la règle. L’examen approfondi de neuf d’entre eux, parmi les plus proéminents de l’argumentaire développé par les responsables du service ufologique du CNES, montre que de nombreuses pistes pouvant mener à des explications conventionnelles n’ont pas été proprement écartées, ni suivies, ni même envisagées par les enquêteurs :

La conclusion tirée de cette revue de détail démontre que la légitimité de la thèse invoquée – possibles manifestations d’une civilisation extraterrestre – s’en trouve sapée, puisqu’elle est envisagée sans qu’un examen sérieux des explications les plus simples – faisant intervenir des phénomènes connus – ait permis d’écarter celles-ci.

Enfin, cet ouvrage ne serait pas complet sans une présentation détaillée, reprise en annexe, du modèle réductionniste composite, le meilleur à notre sens pour expliquer le phénomène OVNI dans son ensemble tout en restant en adéquation avec tous les témoignages et faits rapportés.

 

David Rossoni, Éric Maillot, Éric Déguillaume.
A votre disposition pour toute demande, remarque, suggestion ou correction.

 

Les OVNI du CNES, trente ans d’études officielles (1977-2007)